20 novembre 2021
Lettre ouverte - Journée internationale des droits de l'enfant 2021 : parce que nos tout-petits ne naissent pas tous égaux
Une pensée spéciale pour les tout-petits des Premières Nations et des Inuit
Alors que les tragiques découvertes survenues plus tôt cette année sur les sites d’anciens pensionnats ont permis de mettre en lumière le triste sort subi par des milliers d’enfants des Premières Nations, la Journée internationale des droits de l’enfant 2021 représente une occasion unique pour sensibiliser la population aux droits des enfants, particulièrement ceux des tout-petits des Premières Nations et des Inuit, parce que malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux lorsqu’il est question d’appliquer ces droits.
Nous estimons que les enfants des Premières Nations et des Inuit devraient être enracinés dans leur culture et dans leur langue et avoir la possibilité de s’épanouir pleinement, aux niveaux physique, psychologique, émotionnel, culturel et spirituel, en tant que personnes et en tant que membres de leurs familles, de leurs communautés et de leurs nations.
De manière plus globale, nous avons le devoir de transformer cette journée en actes concrets, pour le mieux-être de tous les enfants.
Pour y arriver, il faut travailler ensemble pour s’assurer que chaque enfant se développe à son plein potentiel.
L’importance de la prévention et la bienveillance
Comme énoncées dans le rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, la prévention et la bienveillance sont les clés d’une société plus juste pour les enfants.
La prévention consiste à éliminer ou à réduire les facteurs de risque qui favorisent l’apparition d’un problème, tout en renforçant les capacités individuelles et collectives à faire face au stress et à l’adversité. Les tout-petits sont vulnérables et ils dépendent non seulement de leurs parents, mais de l’ensemble de la société.
Dans le cas de la bienveillance, il s’agit de mettre en place des conditions individuelles, familiales, communautaires, économiques et sociales propices à de saines relations parent-enfant afin que, dès la naissance, le plus grand nombre d’enfants possible puissent grandir au sein d’une famille à l’abri de toutes formes de violence et de négligence.
Nous croyons que les politiques publiques prises individuellement ne peuvent suffire. C’est la somme des politiques, cohérentes entre elles et actualisées dans une vision intégrée tenant compte du continuum de développement de l’enfant, qui est la plus susceptible d’assurer l’égalité des chances aux tout-petits au Québec. Nous devons agir ensemble, de manière concertée, en mettant en commun les capacités et les missions de divers acteurs qui supportent les tout-petits.
En conclusion, si nous voulons vraiment remédier aux inégalités existantes entre les Premières Nations et les Inuit et la population québécoise, unissons nos forces et travaillons ensemble pour bâtir une société où chaque enfant, peu importe sa nationalité ou son origine, ait sa place pour grandir, apprendre, se réaliser et devenir un adulte.
Marjolaine Siouï, directrice générale, Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador
Elise Bonneville, directrice, Collectif petite enfance