22 septembre 2022

Lettre ouverte - La petite enfance, au-delà des places en services de garde

Elise Bonneville
Directrice
Collectif petite enfance

 

À quelques heures du second débat des chefs, le Collectif petite enfance tient à rappeler l’importance de mettre les tout-petits au cœur de nos préoccupations collectives. Bien que l’accessibilité aux services de garde demeure une priorité pour les tout-petits et leurs parents, force est de constater que d’autres enjeux tout aussi importants tardent à être débattus sur la place publique.

Notre demande aux partis politiques est simple : il est temps d’agir de façon concertée pour améliorer leur bien-être et les conditions de vie des tout-petits. Si la création de la Commission Laurent a été l’une des manifestations concrètes de notre solidarité collective envers le sort des tout-petits, nous ne devrions plus attendre que des drames humains nous appellent à l’action dans l’urgence. Nous devons agir en prévention afin d’offrir à nos tout-petits des conditions optimales dès la grossesse.

Une solution est  simple : agir, agir et agir!

La clé pour dépister d’éventuels problèmes dans le développement des tout-petits repose sur trois éléments essentiels : agir tôt, agir rapidement et agir au bon moment. Or, s’il est encore difficile de prendre toute la mesure des répercussions chez les adultes de la suspension des visites chez le médecin ou du report de certaines chirurgies à cause du délestage, nos partenaires commencent à percevoir sur le terrain les conséquences chez certains tout-petits du manque d’accès aux ressources spécialisées et de l’absence d’intervention au moment opportun.

Les délais d’attente pour qu’un tout-petit puisse rencontrer un spécialiste atteignent encore deux ans dans certains cas alors que la petite enfance est une fenêtre d’opportunité unique qui permet d’agir favorablement sur plusieurs sphères développementales. Il faut se rendre à l’évidence, le temps presse et il faut corriger le tir dès maintenant.

Les problématiques liées à l’inflation et à l’accès à un logement affectent également les tout-petits. Leurs parents étant frappés de plein fouet par ces crises, ils voient leur pouvoir d’achat diminuer, éprouvent des difficultés à s’alimenter sainement ou à se loger convenablement et de façon abordable. Le filet social fragilisé a des conséquences directes sur les tout-petits.

Une boussole pour tracer le bon chemin

Pour orienter les politiques publiques liées à la petite enfance, le Collectif a identifié les enjeux qui ont été jugés prioritaires ainsi que les moyens sur lesquels il faut miser de façon urgente afin de s'assurer de s'investir dans la bonne direction pour le bien-être des tout-petits. Ces priorités disposées autour des quatre points cardinaux d’une boussole pourront servir de repères pour les formations politiques qui aspirent au pouvoir :

  • Assurer des conditions de vie adéquates;
  • Agir ensemble;
  • Agir tôt;
  • Miser sur les services de proximité.

Certains partis politiques se sont pourtant déjà engagés envers les tout-petits. Au moment de publier cette lettre, quatre des 27 partis politiques autorisés par Élections Québec ont répondu au questionnaire transmis par le Collectif petite enfance. Leurs réponses se retrouvent sur le site Web du Collectif petite enfance : https://collectifpetiteenfance.com/la-boussole/

À l’occasion des débats d’idées qui accompagnent les élections québécoises, il est temps de prioriser les tout-petits, car tout le monde gagne à agir pour la petite enfance!

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