27 mai 2024

Lettre ouverte - La solution pour des services de garde éducatifs à l’enfance de qualité

Le Vérificateur général du Québec (VGQ) rendait publics, le 23 mai dernier, les résultats de son évaluation de l’évolution de la qualité des services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) au cours des dernières années. Tristement, les constats qui s’y trouvent sont alarmants et se regroupent tous autour d’un même enjeu : la dégradation de la qualité et le manque de suivis ministériels permettant son amélioration.

Bien qu’une détérioration de la qualité s’observe pour l’ensemble des SGÉE, il apparaît clairement que ce sont les milieux privés, qu’ils soient subventionnés ou non, qui posent le plus grand risque. En effet, à la lecture du rapport du VGQ, pour la dernière année à l’étude (2022-2023), on apprend que près de 60% des services de garde privés ont échoué à l’évaluation de la qualité éducative. C’est énorme.

Ces constats sont mis en lumière alors que le manque de places en garderie n’a jamais été aussi flagrant. S’il faut saluer l’ambition de la ministre de la Famille, Mme Suzanne Roy, de compléter le réseau de SGÉE dans la prochaine année, ce rapport du VGQ constitue un rappel de ce qui doit guider cet immense chantier.

En effet, malgré la pression d’une plus grande rapidité d’exécution dans la création de nouvelles places, il est impératif de rappeler que nous n’avons collectivement pas le luxe d’abandonner l’amélioration de la qualité de tous les SGÉE. À court terme, c’est une question d’égalité des chances, de sécurité et de bien-être de chaque tout-petit sur l’ensemble du territoire. À plus long terme, il s’agit ni plus ni moins des conditions de succès pour une société épanouie et prospère.

Du point de vue de la qualité des services,  cette publication du VGQ fait écho à ce que la littérature scientifique nous indique comme étant la solution à privilégier. Il semble de plus en plus évident que c’est la création de réseaux d’organismes à but non lucratif, tel que les centres de la petite enfance (CPE), qui soit la solution à mettre de l’avant dans le développement d’un réseau de SGÉE de qualité.

En effet, de nombreuses enquêtes nationales et études scientifiques prouvent leur grande valeur en ce qui a trait au développement optimal des tout-petits, tout en démontrant de plus en plus le caractère délétère des services de garde privés. À titre d’exemple, le Atkinson Centre for Society and Child Developmentprend formellement le parti des organisations à but non lucratif lorsqu’il est question de SGÉE de qualité. Par ailleurs, selon les données du ministère de la Famille, c’est le modèle des CPE que choisiraient majoritairement les parents au Québec. Il faut faire confiance aux familles et s’assurer qu’elles puissent choisir.

Le déploiement et le renforcement de réseaux d’organismes à but non lucratif ou communautaires est le choix à privilégier pour assurer que tous les enfants, peu importe leur statut et leurs besoins, puissent compter sur un filet social fort et des services de qualité. Certes, cela implique de plus grands coûts à courte échéance, mais les bénéfices sont immédiats. Il s’agit après tout d’investir dans notre futur.

Nous savons que le gouvernement partage notre avis : permettre aux tout-petits de développer leur plein potentiel ne peut pas être facultatif. Il ne nous reste qu’à investir dès le départ au bon endroit et de la bonne façon.

Signataire 

Elise Bonneville, Directrice du Collectif petite enfance

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